A propos du syndrome de Diogène

Le syndrome de Diogène est un trouble du comportement aux dimensions variées, affectant des individus de toutes les tranches d’âge. Il ne s’agit en aucun cas d’une maladie ou d’une pathologie, comme cela est parfois présenté à tord.

Ce trouble se manifeste par une altération de la relation à soi et de l’estime personnelle, conduisant le plus souvent les individus concernés à dégrader leur espace de vie.

Le « Diogène » a tendance à accumuler autour de lui une variété d’objets hétéroclites, et parfois des déchets domestiques, ordures ménagères, bouteilles, emballages divers, objets souillés ou cassés, vêtements et aliments périmés.

Les espaces devenus souillés et encombrés contribuent fortement à la dégradation de leur cadre de vie : l’environnement du domicile se transforme alors en un lieu insalubre, extrêmement sale, souillé, poussiéreux, insalubre et très encombré, tout en dégageant souvent des odeurs nauséabondes.

D'où vient l'expression "Syndrome de Diogène" ?

L’expression « Syndrome de Diogène » vient du nom du philosophe grec Diogène de Sinope (IVᵉ siècle av. J.-C.) qui avait la particularité de vivre isolé du monde extérieur et dans le dénuement le plus total.
C’est en 1975 que deux gériatres anglais, Clark et Mankikar, utilisent le terme « Syndrome de Diogène » pour décrire précisément ce trouble du comportement. Ils s’étaient intéressés à des personnes hospitalisées et qui vivaient chez elles dans un état d’incurie avéré. Ils voulaient ainsi désigner : un comportement d’accumulation d’objets hétéroclites, un laisser-aller extrême (hygiène corporelle, logement crasseux) et une rupture sociale importante.

Ils ont choisi le nom de « Diogène » parce que le philosophe vivait de manière volontairement ascétique : il habitait dans un tonneau (en réalité une jarre), vivait avec très peu de choses et rejetait les conventions sociales.

Même si le Diogène de Sinope n’était pas du tout un accumulateur et qu’il prônait, à contrario, la simplicité radicale et le détachement matériel, la dénomination « syndrome de Diogène » s’est imposée et a donc été choisi pour des raisons un peu « symboliques », mais justifiées si l’on étudie de près les processus complexes de «diogénisation» de l’individu touché par ce syndrome.

Le Diogène est une personne en souffrance

• Cependant, les répercussions sur la santé physique et mentale associées au syndrome de Diogène peuvent s’avérer significatives, invalidantes et parfois difficiles à gérer.

• Par conséquent, divers problèmes de santé peuvent survenir ou d’autres se détériorer rapidement : des maladies chroniques, une dépression récurrente, des troubles anxieux, ainsi que des troubles d’ordre psychologique ou psychiatrique.

• À l’origine des souffrances du « Diogène », se trouvent des événements significatifs et marquants de son existence : une maladie chronique qui se détériore, le décès d’un être cher et la difficulté à faire le deuil, une rupture amoureuse entraînant des séquelles, un chômage prolongé, l’absence de proches ou d’amis, ainsi qu’une retraite mal vécue.

• Pour certaines personnes, la consommation d’alcool, de drogues ou d’autres formes d’addiction représente des facteurs aggravants pour l’état de santé du « Diogène », tout comme les troubles neurologiques ou cognitifs susceptibles de se manifester.
  

Quels sont les risques à vivre dans un logement "diogène" ?

Les risques sont multiples et souvent cumulés. Ils concernent à la fois la santé physique, la sécurité et le bien-être psychique.

1. Risques sanitaires

• Infections bactériennes ou parasitaires dues à la saleté (gale, teigne, leptospirose, salmonellose…),

• Troubles respiratoires liés à la poussière, à l’humidité, aux moisissures ou aux déjections animales,

• Intoxications par les gaz issus de la décomposition organique,

• Contamination croisée avec les voisins (via les conduits d’aération ou les canalisations),

• Allergies sévères provoquées par les acariens, les moisissures ou les insectes.

2.Risques d’accidents

• Chutes dans un environnement encombré, sans visibilité au sol,

• Incendies dus à des circuits électriques obstrués ou surchargés,

• Étouffement ou effondrement de piles d’objets instables,

• Absence de sorties de secours accessibles en cas d’urgence.

3.Risques psychologiques

• Dépression, repli sur soi, désocialisation,

• Honte chronique, peur du jugement, refus de recevoir,

• Rupture avec l’environnement extérieur, perte de repères temporels, décompensation psychiatrique, notamment chez les personnes âgées ou isolées.

• Dans les cas extrêmes, vivre dans un logement Diogène peut entraîner une hospitalisation d’urgence, une mise sous tutelle, voire un placement en établissement spécialisé.

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